Mois : septembre 2022

âge de l’enfant et enterrement

Article en collaboration avec le site magicmaman

À partir de quel âge peut-on emmener un enfant à un enterrement ?

Quand se pose la question d’aller à un enterrement avec son enfant, on peut se demander s’il y a un âge « idéal ». En réalité, c’est surtout une question d’envie de la part de l’enfant.

Le point avec une psychologue spécialiste de la parentalité.

Le décès récent de la reine Elizabeth II nous rappelle, si on doutait, que la mort touche tout le monde et que ses suites ne sont jamais agréables : pour les proches, il s’agit de faire face à la tristesse du départ de la personne tout en ayant parfois à gérer l’aspect administratif et concret du décès, notamment l’enterrement.

Que l’on soit proche ou pas de la personne décédée, les obsèques sont une façon de dire au revoir et de concrétiser le départ de la personne. Mais est-ce la même chose pour les enfants ?

Est-ce une bonne chose de les emmener à un enterrement, et si oui, à partir de quel âge ?

On a demandé son avis à Laurie Eghissian, psychologue clinicienne spécialiste de la parentalité*.

Présence d’un enfant à un enterrement : avant tout une question d’envie

« Il n’y a pas particulièrement d’âge pour emmener un enfant à enterrement », commence Laurie Eghissian qui estime que cela doit avant tout dépendre de l’envie de l’enfant d’y assister et, qu’en tant que parent, « on sent que ça l’aiderait dans le processus de deuil ». Il ne faut donc pas mettre de côté un enfant qui aurait envie d’y assister et le/la laisser participer si c’est possible (faire un dessin, mettre un objet, une photo auprès de la personne décédée), car il/elle pourrait se sentir exclu.e de la famille si on l’évinçait d’office.

À l’inverse, il ne faut surtout pas forcer un enfant à assister à un enterrement (des solutions de garde existent toujours), car cela pourrait « créer un traumatisme chez lui/elle, être une source de cauchemars, et également lui faire perdre un peu la confiance qu’il/elle a en nous, du fait qu’on ne l’écoute pas ». La psychologue rappelle que la notion de consentement touche tous les domaines, et qu’il est important de veiller à respecter celui de l’enfant en ce qui concerne sa présence à cet événement.

Les signes qui montrent qu’un enfant est prêt à assister à des obsèques

Si chaque enfant est unique et que la décision d’assister à un enterrement est plurifactorielle et dépend notamment de la relation que l’on avait avec la personne décédée et de ses convictions, Laurie Eghissian précise qu’ « à partir de l’âge de 6-7 ans, on peut dire que l’enfant commence à intégrer la notion de mort et son côté irréversible, donc pourrait être prêt à assister à un enterrement ».

 Selon elle, la meilleure chose à faire est d’observer le comportement de l’enfant, et notamment ses réactions lorsque le sujet de l’enterrement est abordé : montre-t-il/elle de la peur ? Ou au contraire, semble-t-il/elle apaisé.e ? Se projette-t-il/elle dans cette journée ou évite-t-il/elle d’en parler ? Tous ces signes peuvent vous aider à savoir si votre enfant est prêt.e à assister à cet événement, même s’il/elle n’arrive pas à l’exprimer clairement pas les mots.

Comment préparer un enfant à assister à un enterrement ?

Pour un enfant comme pour un adulte, un enterrement peut être un moment un peu bizarre, très solennel et rempli d’émotions. Si votre enfant a exprimé le souhait de vous accompagner, vous pouvez le préparer en répondant à ses questions et en lui expliquant ce qui va se passer avec des mots simples, notamment le déroulé de la cérémonie (quelle qu’elle soit) : cela peut être long, il y a des moments de silence, des gens vont pleurer…

Toutefois, pour Laurie Eghissian, « il n’est pas forcément nécessaire de tout préparer en amont, car il peut y avoir des imprévus ». La psychologue indique qu’il peut être plus intéressant de discuter de la cérémonie après celle-ci, notamment en demandant à l’enfant comment il/elle se sent, s’il/elle a des questions, etc.

Deuil : faut-il montrer ses émotions à son enfant ?

Quand on est parent, la question de montrer – ou pas – sa tristesse à son enfant se pose forcément : on craint que cela ne le/la rende encore plus triste, mais il est difficile de la cacher complètement. « Je pense qu’il est important de montrer ses émotions devant son enfant, pour lui partager notre ressenti, lui dire que c’est normal d’être triste, afin que l’enfant apprenne aussi à exprimer ses émotions », indique Laurie Eghissian, qui conseille également de parler de la mort de façon concrète plutôt qu’imagée. Pour elle, les livres pour enfants qui évoquent le sujet de la mort sont de bons supports pour en parler, afin de trouver les bons mots mais aussi de lui permettre d’y réfléchir seul.e.

Les bons réflexes pour accompagner l’enfant en période de deuil

Parce que votre enfant ne va pas toujours montrer sa tristesse ou être en mesure de la verbaliser, faites bien attention à son comportement : des troubles du sommeil (réveils plus fréquents, cauchemars…), des difficultés de séparation, un repli sur soi-même, une lassitude alors qu’il/elle est d’ordinaire très joyeux.se ou un changement de comportement avec son entourage (à l’école ou la crèche, avec la nounou, avec ses copains) sont le signe que quelque chose le/la contrarie. Si c’est le cas, il est essentiel de prendre le temps de parler avec lui/elle afin de répondre à ses angoisses et le/la rassurer (il/elle peut par exemple craindre que vous ne mouriez bientôt, sans pour autant pouvoir le formuler) et de lui montrer que la vie continue, par exemple en faisant des activités qu’il/elle aime.

* https://www.psychologueperinatalite.com/

Article sur l’annonce de grossesse avec MagicMaman

Nouvel article sur le site de MagicMaman sur la bonne façon de réagir à l’annonce d’une grossesse.

https://www.magicmaman.com/annonce-grossesse-bonne-facon-de-reagir,3707872.asp

Féliciter une femme enceinte pour sa grossesse est une réaction classique, mais pas toujours adaptée. Voici des pistes pour « bien » réagir face à une grossesse annoncée sans joie.

Pour la plupart des gens, l’annonce d’une grossesse est synonyme de bonne nouvelle, avec l’arrivée prochaine d’un petit être. Oui mais voilà, chaque histoire est différente et pour certaines personnes, attendre un enfant n’est pas perçu comme une chose positive, ce qui explique qu’elles aient du mal à se réjouir et puissent même être blessées de recevoir des félicitations.

Laurie Eghissian, psychologue clinicienne, nous explique comment bien réagir dans les cas où une grossesse est annoncée sans que l’on sache vraiment si c’est une bonne nouvelle.

Grossesse : une bonne ou mauvaise nouvelle selon le contexte

« Féliciter une personne pour sa grossesse peut être mal vécu en fonction du contexte dans lequel celle-ci arrive », indique la psychologue, « par exemple, dans le cas d’une grossesse surprise, d’une grossesse suite à des violences sexuelles, d’un conjoint qui part à l’annonce de la grossesse ou encore du décès d’un proche pendant le projet bébé. » Être enceinte peut également être une source de stress très importante, notamment si la grossesse intervient après des fausses couches, ou bien que la situation financière des futurs parents n’est pas stable.

Aussi, féliciter une femme enceinte sans savoir si cette grossesse la réjouit peut lui rajouter de la pression ou de l’anxiété, car elle peut culpabiliser de ne pas être heureuse ou d’avoir peur du changement. Cela ne fait évidemment pas de vous une mauvaise personne – il est assez courant de se réjouir dans ce genre de situations –, mais n’oubliez pas que cette situation ne vous concerne pas et qu’il s’agit avant tout d’être là pour la future maman.

Les signes qui montrent qu’une grossesse est mal vécue

Avant toute chose, il faut donc déterminer si la grossesse est une bonne nouvelle. Pour cela, Laurie Eghissian préconise de faire attention aux mots utilisés au moment de l’annonce, notamment si celle-ci démarre par « j’ai une bonne nouvelle à t’annoncer » ou plutôt par « bon, il faut que je te dise un truc… ». Le langage corporel et émotionnel permet également d’avoir des indices : est-ce que la future maman met son corps en avant pour que son ventre se voit, ou au contraire, cherche-t-elle à cacher son ventre ? Au moment d’évoquer la grossesse, peut-on déceler des émotions de joie sur son visage ?

Enfin, si vous êtes suffisamment proche de la personne pour ne pas la mettre mal à l’aise, n’hésitez pas à lui demander ce qu’elle ressent face à cette grossesse, pour qu’elle partage ses ressentis et puisse en parler.

Les bonnes réactions face à une grossesse qui ne réjouit pas

Face à une personne qui nous annonce sa grossesse sans joie, même si cela peut être déstabilisant, « le mieux à faire, c’est de rester neutre, c’est-à-dire ne pas se réjouir, mais ne pas dramatiser non plus, et ne pas juger la personne », indique notre experte. « Si on ne sait pas quoi dire, il vaut mieux ne rien dire plutôt que de donner des conseils qui pourraient blesser. Nous pouvons également inviter la personne à parler ses ressentis, si nous avons une bonne relation avec elle. »

Par la suite, on peut également tenter d’accompagner cette personne tout au long de sa grossesse, « en restant à l’écoute de ses besoins, en ayant des paroles bienveillantes et en l’invitant à en parler à des professionnels de santé (sage-femme, gynéco, psychologue) en qui elle a besoin », conclut Laurie Eghissian.