phobies d’impulsion, pensées intrusives en postpartum

avoir des pensées violentes concernant son nouveau-né ou des images où on lui fait du mal interrogent et inquiètent les jeunes mères. Elles pensent ne pas être normal et se demandent ce qui leur arrivent. Ce phénomène est assez fréquent en postpartum et toucherait entre 50% et 80% des jeunes mamans mais c’est un sujet dont on parle peu et les parents qui le vivent ont peur d’être juger et n’osent pas toujours en parler.

les phobies d’impulsion, c’est la peur de faire du mal à son bébé (par ex: on passe devant la fenêtre et on voit l’image du bébé qui tombe par la fenêtre). les mamans qui ressentent cela ne passe pas à l’acte. Elles prennent conscience de la responsabilité de s’occuper d’un nouveau-né dépendant d’elles-mêmes, de devoir le protéger des dangers. Ces phobies et pensées s’estompent avec le temps, plus le bébé grandit. Dans certains cas, elles peuvent être liées à une dépression postnatale ou entraîner un trouble anxieux et des troubles obsessionnels compulsifs.

ne pas hésiter à en parler à des professionnels de santé en qui on a confiance et se faire accompagner si l’on constate que ces phobies et pensées prennent toute la place dans le quotidien.

15 octobre: journée de sensibilisation au deuil périnatal

Le 15 octobre est la journée de sensibilisation au deuil périnatal.

le deuil périnatal c’est le fait de perdre son bébé pendant la grossesse (grossesses arrêtées, IVG, IMG, mort foetale in utero), quelques heures, jours, mois après la naissance.

il est important d’en parler pour que ce ne soit pas un sujet tabou, d’accompagner les parents, les fratries et familles au sens large qui traversent cette épreuve.

des ressources existent, podcast, livres sur le sujet, association et groupe de parole de parents, psychologues formés à la prise en charge du deuil.

Première rentrée en primaire, au collège ou au lycée : pourquoi ces caps sont-ils si angoissants pour les parents ?

Pour les parents aussi, la rentrée scolaire peut être source de stress, qui plus est si l’enfant entame un nouveau cycle. Décryptage avec une psychologue.

Si l’automne n’arrive pas avant la fin septembre, pour beaucoup, ce mois est associé à la fin de l’été. Et pour cause : septembre est synonyme de rentrée scolaire pour des millions d’enfants. L’occasion de découvrir une nouvelle classe, un nouvel enseignant ou une nouvelle enseignante, et parfois de nouveaux camarades. Et pour certains enfants, la rentrée marque l’entrée dans un nouveau cycle, qu’il s’agisse de l’école élémentaire après la maternelle, du collège ou du lycée.

Ce cap est parfois angoissant pour l’enfant… mais aussi pour ses parents ! On a échangé à ce sujet avec Laurie Eghissian, psychologue clinicienne*, afin de comprendre ce qui peut nous angoisser et comment éviter de le faire sentir à notre enfant.

La rentrée scolaire, un motif d’angoisse pour les parents
Qu’on se le dise : ressentir du stress à l’approche de la rentrée scolaire quand on est parent, ça n’a rien d’anormal, et ce, même si ce n’est pas nous qui effectuons ce retour à l’école. « La rentrée scolaire peut être angoissante pour deux raisons principales. Si quand on était enfant, les rentrées étaient compliquées, on va avoir tendance à projeter ses propres angoisses sur notre enfant, même si lui/elle vit très bien la situation. Et dans le cas où l’enfant rencontre des difficultés à l’école, qu’elles soient scolaires, de comportement ou de relations sociales, on va appréhender la rentrée parce qu’elle signifie qu’on va de nouveau être confronté à ces difficultés après la parenthèse des vacances », explique Laurie Eghissian.

Ainsi, le fait que certains parents soient hyper angoissés à l’approche de la rentrée, tandis que d’autres vivent très bien la situation est avant tout lié à l’histoire personnelle et familiale de chacun, et à son rapport à la scolarité. « Un parent qui a aimé sa scolarité aura moins d’appréhensions et d’angoisses pour son enfant et sera en mesure de se rassurer. »

Première rentrée en primaire, au collège ou au lycée : des caps stressants
Le fait que l’enfant entre dans un nouveau cycle peut être une source d’angoisse pour les parents, même ceux qui ne sont pas d’ordinaire stressés par la rentrée : en effet, qui dit nouveau cycle dit nouvel établissement, ce qui implique généralement un changement de lieu qui peut entraîner des ajustements en termes de logistique (devoir laisser l’enfant prendre le bus quand on l’accompagnait à pied jusque-là ou avoir des enfants dans deux établissements alors qu’ils étaient dans le même par exemple).

Mais ce n’est pas tout : « L’enfant, puis l’adolescent, gagne en autonomie, et les parents ont petit à petit moins accès à ce qu’il se passe pour lui/elle, ce qui peut être frustrant et stressant, surtout quand on sait que l’enfant n’aime pas aller à l’école. » En effet, il est facile de s’imaginer le pire parce qu’on sait moins comment se passent les journées de l’enfant. Toutefois, Laurie Eghissian se veut rassurante : « Parfois, c’est l’inverse qui se produit : si la primaire a été difficile, l’entrée au collège peut permettre de rabattre les cartes et la situation peut être meilleure pour l’enfant. »

Rentrée scolaire : comment ne pas transmettre son angoisse et son stress à son enfant ?
Vous l’aurez compris, si le stress de la rentrée est commun, il faut éviter de le transmettre à son enfant, histoire de ne pas en faire un enfant stressé (ou hyper stressé s’il/elle l’était déjà). « Pour éviter de transmettre son angoisse, il est important de travailler dessus avec l’aide d’un professionnel type psychologue, sophrologue ou hypnothérapeute, afin de se sentir mieux soi-même », indique Laurie Eghissian.

Si on en ressent le besoin et que l’enfant est en âge de comprendre, on peut évidemment parler de ses angoisses avec lui/elle, mais la psychologue estime qu’il vaut mieux ne pas trop rentrer dans le détail. « Tout dépend de la situation. Si l’enfant montre des angoisses ou des difficultés, qu’elles soient d’ordre scolaire ou de harcèlement, on peut l’emmener chez un psychologue pour en discuter et l’aider à surmonter cela », conseille la psychologue. Elle ajoute que si l’on a soi-même vécu des problématiques similaires, on peut tout à fait le dire à son enfant, à condition d’apporter des solutions concrètes, par exemple en mettant des mots sur les peurs que l’on pouvait avoir et en expliquant ce que l’on faisait pour que ça aille mieux.

Mais si l’enfant ne montre pas d’angoisses particulières, la psychologue estime qu’il vaut mieux ne pas lui partager des nôtres pour ne pas lui créer de stress inutile. « On peut en revanche le/la mettre en garde sur certaines situations et lui assurer qu’il/elle peut venir nous en parler. Ainsi, si vous avez peur que votre enfant soit harcelé, ne lui dites pas « J’ai peur que tu sois harcelé.e », mais plutôt « Tu sais, à l’école on t’a parlé de harcèlement », expliquez-lui ce que c’est avec des mots qu’il/elle peut comprendre et rassurez-le « Si cela t’arrive ou arrives à un.e de tes ami.e.s, tu peux toujours venir m’en parler. »

anxiété postnatale

article en collaboration avec magic maman

Quand Bébé est là, tout n’est pas forcément facile pour la nouvelle maman. Zoom sur l’anxiété post-natale, un trouble dont on parle assez peu mais qui touche près d’1 mère sur 5.

Sommaire
Anxiété post-natale : quand la (future) maman vit dans la peur
Quels sont les symptômes et causes de l’anxiété post-natale ?
Comment se faire aider si l’on souffre d’anxiété post-natale ?
Non, la grossesse et l’arrivée d’un enfant ne sont pas nécessairement des bulles d’immense bonheur. Pendant longtemps, ces périodes ont été dépeintes uniquement comme des moments de joie, au point de faire douter et s’inquiéter les futures ou jeunes mamans qui ne les vivaient pas comme telles. Pire : comment parler du mal-être que l’on peut ressentir quand tout le monde nous rabâche qu’on vit le meilleur moment de notre vie ? Depuis plusieurs années, la parole s’est heureusement un peu libérée et on évoque désormais beaucoup plus facilement la dépression post-partum, ce phénomène qui toucherait entre 15 et 30 % des mères. De quoi penser que tout est rose pour les 70 à 85 % restants ? Pas forcément ! Il existe de nombreux autres troubles pouvant apparaître à cette période, notamment l’anxiété post-natale. On fait le point avec Laurie Eghissian, psychologue clinicienne.

Anxiété post-natale : quand la (future) maman vit dans la peur
L’anxiété post-natale se définit par « la peur qu’il arrive quelque chose de grave à soi ou à son bébé », explique Laurie Eghissian. Elle peut apparaître dès la grossesse (dans ce cas, le terme exact est anxiété prénatale) ou bien se manifester uniquement après la naissance. Selon une étude publiée en 2016 par l’université de la Colombie-Britannique, ce trouble concerne 17 % des femmes qui viennent d’accoucher. Dans un entretien accordé à magicmaman, la chanteuse Inna Modja en parle ouvertement : « J’avais peur tout le temps pour ma fille, une anxiété ingérable. » L’artiste explique que ce sentiment a duré plus d’un an et qu’elle en est même venue à penser qu’elle devrait vivre avec pour le reste de sa vie. Mais finalement, comment distinguer cette anxiété d’une dépression post-partum ? « Les symptômes sont différents », précise Laurie Eghissian. « La dépression post-partum se caractérise par un sentiment de tristesse, de la fatigue, un manque d’intérêt pour tout, une difficulté à créer du lien avec son bébé, des troubles du sommeil et parfois des idées noires. » Dans le cas de l’anxiété post-natale, ces sentiments très sombres ne sont pas présents, comme l’indique Inna Modja : « J’étais très heureuse, tout le monde allait bien, mais je vivais dans la terreur. »

Quels sont les symptômes et causes de l’anxiété post-natale ?
Dans les faits, l’anxiété post-natale se définit par des symptômes similaires à de la peur : transpiration excessive, mains moites, rythme cardiaque qui s’accélère, sensation d’oppression, difficulté à respirer, pensées obsédantes dont on n’arrive pas à se défaire, troubles de l’appétit, vertiges… L’enfant est au cœur de toutes ces peurs : la jeune maman craint pour la santé de son bébé, redoute de lui faire mal à chaque instant, etc.

Les causes de cette anxiété sont nombreuses et multiples. La psychologue cite ainsi « l’histoire et le contexte de la grossesse (grossesses longtemps espérées ou faisant suite à une fausse couche par exemple, ndlr) ainsi que la prédisposition familiale, par exemple si vous avez grandi dans une famille anxieuse ou si vous avez vous-même rencontré plus jeune des épisodes d’anxiété ». Mais le fait d’être généralement stressé ne signifie pas que vous développerez forcément une anxiété post-natale, tout comme le fait d’avoir connu ce trouble lors d’une première grossesse ne veut pas dire que vous le connaîtrez à nouveau si jamais vous attendez un autre enfant. « Si vous avez déjà traversé un épisode anxieux en post-natal, cela peut bien sûr se reproduire une deuxième fois, mais si un travail d’accompagnement a été fait pour la première grossesse, les risques sont alors moindres lors de la suivante », indique Laurie Eghissian.

Comment se faire aider si l’on souffre d’anxiété post-natale ?
Se faire accompagner est donc essentiel, mais vers qui se tourner ? Vous pouvez tout d’abord en parler à votre médecin traitant, si vous vous sentez suffisamment en confiance, à votre sage-femme ou votre gynécologue, ou bien directement aller consulter un psychiatre ou un psychologue spécialisé en périnatalité. Souvenez-vous que l’arrivée d’un enfant est une période stressante et qu’il est normal d’être plus anxieuse que d’habitude, mais n’hésitez pas à consulter dès lors que les symptômes commencent à prendre trop de place dans votre vie et vous empêchent de réaliser des tâches simples. « Mieux vaut consulter pour des petits symptômes que d’attendre que l’anxiété se soit généralisée à tous les domaines de notre vie », rappelle la psychologue. Enfin, que vous soyez en couple ou pas, partagez vos angoisses avec votre entourage (partenaire, amis, famille), vous trouverez forcément une oreille attentive et des bons conseils pour vous sentir mieux dans votre rôle de maman.

bouleversements et angoisses de grossesse

article en collaboration avec magic maman

Attendre un enfant, c’est (re)découvrir un tourbillon d’émotions. Voici quelques clés pour mieux appréhender et gérer les angoisses de grossesse et autres inquiétudes.

Sommaire
La matrescence : on ne naît pas mère, on le devient
La sensibilité enceinte
Un nouveau corps pour une nouvelle vie
La gêne de la nudité enceinte
La vie sexuelle enceinte
Enceinte, vous n’êtes pas seule
Charge mentale, difficulté à cumuler sous peu le statut de mère à celui de femme, peur de ne pas réussir à tout mener de front, acceptation de l’impossibilité de contrôler totalement sa maternité, crainte de la dépression post-partum… Voici, en sus, les principaux troubles rencontrés par les patientes enceintes que reçoit Laurie Eghissian, psychologue clinicienne, spécialisée en périnatalité. Et leurs cas sont loin d’être isolés. Les symptômes dépressifs et les symptômes anxieux anténataux font l’objet d’une attention grandissante de la part des scientifiques et instances gouvernementales. Ainsi, en mars 2017, la World Psychiatric Association (WPA) a publié le « WPA Perinatal Mental Health Position Statement », un énoncé de positions sur la santé mentale prénatale rédigé par douze experts de huit pays différents, comprenant une douzaine de recommandations à l’intention des décideurs et des soignants en périnatalité. De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) a rappelé, en novembre 2020, qu’en France, environ 12,5 % des femmes enceintes ont déclaré une détresse psychologique anténatale, dans le cadre de l’étude Elfe. La HAS doit rendre ses recommandations sur les pratiques, l’organisation de la prise en charge et l’accompagnement spécifiques à la période périnatale en ce mois de janvier 2022, à l’heure où nous bouclons ce numéro.

La matrescence : on ne naît pas mère, on le devient
Cet adage inspiré de Simone de Beauvoir résume parfaitement la complexité de la maternité, qui débute dès la grossesse, première période de grands bouleversements de l’aventure parentale. À commencer par la notion d’identité, fortement chamboulée. « Chez la femme, on entend de plus en plus parler de “matrescence”, contraction entre les mots maternité et adolescence, qui évoque cette crise identitaire. Toutes les femmes ne vivent pas ces changements de la même façon, mais je pense que l’on peut parler de crise identitaire, affirme notre psychologue. Cette nouvelle identité de mère n’est pas innée et va se construire pendant la grossesse et tout au long de la vie de parent, avec ce que nos parents nous ont transmis, notre environnement et la rencontre avec notre bébé. »

La sensibilité enceinte
Face aux réactions parfois excessives, ou tout du moins jugées comme telles, il est tentant penser que la grossesse plonge les femmes dans un état particulier, où les émotions sont exacerbées, et les réactions associées aussi. Une relation de cause à effet loin d’être avérée. « À mon sens, il n’y a pas d’hypersensibilité propre à la grossesse. Chaque femme enceinte va réagir avec ce qu’elle est. Certaines sont plus sensibles que d’autres à certaines émotions, en fonction des maux de grossesse ressentis, du contexte dans lequel est arrivée cette grossesse et de son entourage proche (partenaire, famille, amis) », éclaire Laurie Eghissian. Pour aider les futures mamans à gérer leur anxiété, leur émotivité et leurs changements d’humeur, elle propose plusieurs pistes :

échanger avec un professionnel de santé bienveillant (sage-femme, gynécologue, psychologue…).
suivre des séances de préparation à la naissance comme la sophrologie, le yoga prénatal ou l’hypnose, qui peuvent aider dans la gestion des émotions.
faire de l’acupuncture, de l’ostéopathie.
s’adonner à des séances de méditation chez soi.
« L’important, c’est de ne pas rester seule avec ses émotions et de trouver parmi toutes ces propositions celle qui répond à notre besoin », préconise la psychologue.

Fort heureusement, toutes les futures mamans ne sont pas en proie à ces sentiments. Nous avons ainsi rencontré Charlène, notaire et maman de deux enfants de 3 ans et 6 mois, d’un naturel très stressé. Seules exceptions : ses grossesses. « Je ne me suis jamais sentie aussi bien et heureuse », nous a-t-elle confié. Sa source de stress étant majoritairement liée au travail, celle-ci a quasiment disparu lorsqu’elle a pu se concentrer uniquement sur sa vie privée. Un état également rendu possible grâce à un environnement familial et amoureux solide. « La présence de l’entourage est primordiale pour aider la future maman. Concrètement, il s’agit d’être disponible et à son écoute, de lui dire que l’on est là si besoin. Les conseils et les jugements du style “tu devrais faire ci, ça”, “moi, j’ai fait ça” sont à éviter. Ils n’aident pas et ont tendance à culpabiliser. Dans certaines situations, il vaut mieux ne rien dire que de dire des mots blessants », précise la spécialiste.

Un nouveau corps pour une nouvelle vie
Qui dit grossesse dit évolution du corps, ce qui peut être difficile à accepter. Des femmes affirment ainsi vivre très mal leurs nouvelles rondeurs, le risque d’apparition des vergetures, le fait de voir leur ventre bouger… Ce fut notamment le cas de Claire, maman d’un petit garçon de 7 ans : « Ayant du diabète gestationnel, j’ai fait très attention et n’ai pas pris beaucoup de poids. En revanche, j’avais beaucoup de mal à accepter le volume de mon ventre. » Embrasser les changements physiologiques peut passer par l’abandon d’images bien ancrées en soi. « Notre rapport au corps n’est pas toujours simple, notamment par la pression sociale que l’on met sur les femmes depuis l’enfance. Les clichés véhiculés sur les réseaux sociaux n’aident pas à s’accepter et peuvent expliquer le malaise ressenti », confirme Laurie Eghissian, qui conseille de nouveau d’en parler avec un professionnel de santé afin de comprendre les peurs, ce qui gêne, ce que les futures mamans n’aiment pas et, surtout, pourquoi. Dans un même temps, elle rappelle que la communication avec l’autre parent aide à déculpabiliser. « Certaines femmes ont peur que leur partenaire n’aime pas ce nouveau corps, elles n’osent pas en parler alors qu’au contraire, bien souvent, le ou la partenaire aime cette silhouette nouvelle. » À ne pas sous-estimer non plus : les bienfaits des soins et massages pour femmes enceintes, « un excellent moyen de prendre soin de ce nouveau corps et de se l’approprier ».

La gêne de la nudité enceinte
Les visites prénatales sont nombreuses tout au long de la grossesse, et nécessitent, pour beaucoup, de dévoiler votre nudité. Cela peut occasionner des épisodes de gêne, voire d’angoisse. Le spécialiste qui vous reçoit doit vous expliquer le but de votre visite et son déroulé. S’il ne le fait pas ou manque de précisions, c’est l’occasion de lui poser des questions sur les pratiques à venir. Notre experte rappelle ainsi qu’un professionnel de santé bienveillant et à l’écoute ne peut pas vous obliger à vous déshabiller, et que vous êtes en droit de refuser et de changer de médecin ou de sage-femme. Comme l’explique Laurie Eghissian, il faut distinguer, dans la nudité, ce qui est de l’ordre de la gêne et de la nouveauté. « Pour une première grossesse, on fait face à l’inconnu, on a peu de représentations sur ce qui va se passer et il est difficile d’anticiper nos réactions. » En cas de phobie de se retrouver nue, échanger avec un psychologue spécialisé en périnatalité peut aider. « Si l’on ressent un stress face à la nudité, il ne faut pas hésiter à en parler, peu importe le moment de la consultation. » Se sentir en confiance est indispensable, ne vous forcez jamais et, s’il le faut, rencontrez plusieurs spécialistes afin de trouver celui ou celle qui saura vous rassurer.

La vie sexuelle enceinte
Au fil des mois, la vie sexuelle change. Des couples la ralentissent voire la mettent en pause jusqu’à l’accouchement. Émilie, maman de deux enfants, nous confiait faire partie de ces personnes, la peur que cela ait un impact sur le bébé étant chaque fois prédominante. Pourtant, il n’y a aucun danger à avoir une vie sexuelle enceinte. « Au contraire, lors d’une relation sexuelle, notre corps sécrète des hormones comme les endorphines et l’ocytocine, qui sont les hormones du bien-être et de l’amour, ce qui est bon pour le fœtus », rassure notre psychologue. Elle précise qu’être et se sentir désirée, avec son corps en perpétuelle évolution, a du bon pour l’estime de soi. Dans un même temps, elle souligne un autre aspect : le désir, qui peut être perturbé, tant chez la future maman que chez son ou sa partenaire. Parler de ses envies et des potentiels freins rencontrés est alors essentiel. « Ne pas en faire un sujet tabou, dire simplement ce que l’on ressent et ce que l’on aimerait… Il est important d’aborder les choses en partant de soi et non en reprochant à l’autre ce qu’il ne fait pas ou devrait faire. Il faut rappeler que plus on communique en couple, moins il y a de tensions. La sexualité pendant la grossesse peut se vivre de plusieurs façons. Il faut entendre et respecter ses besoins et les besoins de l’autre. »

Enceinte, vous n’êtes pas seule
S’il y a bien une chose à retenir, c’est celle-ci. Et qu’il s’agisse de psychologue, sage-femme ou médecin, n’hésitez à vous faire accompagner à tout moment, même au stade du projet bébé, par des professionnels en périnatalité.

triangulation parentale

article en collaboration avec femme actuelle

Proche de la manipulation, la triangulation parentale met l’enfant au cœur du couple, à une place qui n’est pas la sienne. Zoom sur un phénomène dangereux pour l’enfant et sa construction avec une psychologue.

L’arrivée d’un enfant dans un couple fait mathématiquement passer d’une relation à 2 à une relation à 3, ce qui peut être déroutant et entraîner des tensions dans le couple. Et même quand tout se passe bien, la dynamique avec deux adultes et un enfant nécessite des ajustements, notamment sur la ligne éducative que l’on souhaite suivre.

En effet, tous les experts de l’enfance s’accordent à dire qu’il est important que les deux parents soient unis quand il s’agit des règles à mettre en place à la maison et en dehors. Le risque, sinon ? Tomber dans un schéma de « triangulation parentale » qui n’est ni bon pour l’enfant, ni pour les parents. Explications avec Laurie Eghissian, psychologue clinicienne*.

Qu’est-ce que la triangulation parentale et comment la reconnaître ?
Comme son nom peut le laisser penser, la triangulation parentale est une forme de triangulation relationnelle, soit une relation où deux personnes font intervenir une troisième (généralement parce qu’elles ne s’entendent pas). Dans le cas de la triangulation parentale, les trois acteurs sont les deux parents et l’enfant. « Il y a deux situations possibles », commence Laurie Eghissian. « On peut avoir un enfant qui se retrouve malgré lui/elle entre ses deux parents, ou bien au contraire, un enfant qui se met volontairement entre eux pour obtenir ce qu’il/elle désire. »

La triangulation parentale à l’initiative d’un parent
On parle généralement de triangulation parentale dans un contexte de conflit, notamment dans le cas de parents séparés ou divorcés, avec une communication inexistante et un enfant qui se retrouve à devoir faire passer des messages d’un parent à l’autre (soit parce que cela lui est demandé directement, soit parce qu’il sent que c’est nécessaire), ou bien dans une situation où l’un des parents cherche à rallier l’enfant à sa cause (et l’oblige à s’opposer de facto à son autre parent). Impliquer l’autre parent quand on manque d’autorité, par exemple en menaçant de ce que cet autre parent pourrait faire dans cette situation pour se faire obéir, est également une forme de triangulation parentale.

La triangulation parentale à l’initiative de l’enfant
Mais la dynamique peut également être différente, avec des parents qui peuvent s’entendre mais ne font pas toujours front uni dans les décisions, ce que l’enfant utilise à son avantage : « Un enfant qui souhaite obtenir quelque chose peut par exemple faire la demande d’abord auprès de son père, et, si celui-ci lui dit non, aller demander la même chose à sa mère en faisant croire que le père a dit oui », explique la psychologue. Bien que le phénomène soit à l’initiative de l’enfant, on parle aussi de triangulation parentale dans la mesure où ce dernier profite de ce qu’il ressent comme une faille entre ses parents pour arriver à ses fins.

Triangulation parentale : attention à l’enfant
Qu’on se le dise : la triangulation parentale à l’initiative des parents est toujours néfaste pour l’enfant. « Quand l’enfant se retrouve à une place qui n’est pas la sienne et finit par devoir jouer le médiateur entre ses parents, il n’est pas rare qu’il entende des choses qu’il ne devrait pas entendre et qui ne le concernent pas », souligne Laurie Eghissian. L’enfant peut ainsi se retrouver malgré lui dans un rôle d’adulte, ce qui a des conséquences sur son développement personnel, et il risque de se construire avec un modèle relationnel faussé où la manipulation affective (qu’elle soit consciente ou pas) est acceptable et une façon d’obtenir ce que l’on veut. Sa façon de communiquer peut également être impactée, dans la mesure où il peut penser que pour résoudre un conflit avec quelqu’un, il est nécessaire d’impliquer quelqu’un d’autre. Enfin, il n’est pas rare que l’enfant impliqué dans des conflits ressente de la culpabilité à l’idée de devoir choisir un camp (et donc de « préférer » l’un de ses parents) et ait l’impression que le bonheur de ses parents dépend de ses décisions et de ses actes.

Et dans le cas d’une triangulation parentale à l’initiative de l’enfant ? Si elle a moins de conséquences négatives pour l’enfant, elle n’est pas idéale non plus car elle correspond à de la manipulation et ne doit pas devenir la norme pour l’enfant qui cherche à obtenir quelque chose (et qui risque de faire face à des personnes nettement moins clémentes que ses parents s’il reproduit ce comportement plus tard).

Comment éviter le phénomène de triangulation parentale ?
Si le phénomène n’est pas exceptionnel (on y a tous déjà eu recours), la triangulation parentale doit être évitée au maximum. « Si en tant que parents on utilise ce mode de fonctionnement et que l’on s’en rend compte, il est conseillé de demander l’aide d’un tiers, par exemple dans le cas d’une situation conflictuelle un médiateur, un juge pour enfants ou un.e psychologue », conseille Laurie Eghissian.

« Dans le cas où l’enfant utilise ce fonctionnement, il est important que le parent le remarque et puisse en parler à l’enfant afin de lui expliquer pourquoi ce n’est pas bien », indique-t-elle, précisant que si cette discussion vous semble difficile, il est tout à fait possible de demander de l’aide à un professionnel pour y arriver.

  • Merci à Laurie Eghissian, psychologue clinicienne, spécialiste de la parentalité et de la petite enfance à Boulogne-Billancourt.

enceinte, je ne ressens rien pour mon bébé

article en collaboration avec le site magic maman

Il y a les films, séries et romans, qui montrent les femmes enceintes folles amoureuses du petit-être en elles. Et puis il y a la réalité. Pour certaines futures mamans, cela se traduit par une absence d’émotion pour leur bébé in utero. Explications d’une psychologue clinicienne, et témoignage.

Sommaire
Enceinte, ne pas ressentir d’affection pour son futur bébé est-il un phénomène courant ?
Ne rien éprouver pour le futur enfant a-t-il davantage lieu à une période précise de la grossesse ?
Peut-on expliquer ce phénomène ?
Existe-t-il un lien entre les hormones de grossesse et l’absence d’affection pour le futur bébé ?
Avoir subi des sévices enfant peut-il être en faveur de ce non-lien d’attachement ?
Ne pas ressentir d’affection enceinte fera-t-il de soi une « mauvaise mère » ?
Comment rassurer une femme enceinte qui ressent cela ?
Ne rien ressentir pour son bébé pendant la grossesse : témoignage
Ne pas ressentir d’émotions intenses, de joie ou d’amour pendant la grossesse pour son futur enfant est-il « normal » ? Conditionne-t-il la femme dans son futur rôle de mère ? Cela arrive-t-il uniquement à des futures mamans dont l’histoire intime est difficile ? Il est temps de lever l’omerta à ce sujet. Et pour ce faire, entretien avec Laurie Eghissian, psychologue clinicienne spécialisée en périnatalité.

Enceinte, ne pas ressentir d’affection pour son futur bébé est-il un phénomène courant ?
A mon sens, c’est un phénomène courant mais peu abordé et peu évoqué par les femmes. C’est un phénomène courant dans le sens où ressentir de l’affection pour un futur bébé que l’on ne connaît pas n’est pas une évidence. D’ailleurs, le co-parent, souvent, ne ressent pas d’affection particulière tant que le bébé n’est pas né et on ne leur reproche rien.

Ne rien éprouver pour le futur enfant a-t-il davantage lieu à une période précise de la grossesse ?
Il n’y a à proprement pas de période précise pendant la grossesse. Cela dépend de la grossesse de chacune et de comment elle est vécue. On peut tout de même penser que pendant le premier trimestre de grossesse, tant que l’on n’a pas vu le bébé à l’échographie et que l’on ne ressent pas encore les mouvements de celui-ci, on n’éprouve pas forcément de l’affection pour ce bébé à venir.
Peut-on expliquer ce phénomène ?
Le fait de ne pas ressentir d’affection pour son futur bébé peut s’expliquer de plusieurs façons :
d’abord, tout dépend de l’histoire familiale. Par exemple, le rapport que nos parents ont eu avec nous futur bébé et enfant, le discours sur la maternité que l’on a pu entendre, etc.
le contexte de cette grossesse. S’agit-il d’une grossesse désirée, d’une grossesse surprise ?
la grossesse en elle-même. Souffre-t-on beaucoup de maux de grossesse ?
le sexe du bébé peut aussi jouer chez certaines femmes.
Existe-t-il un lien entre les hormones de grossesse et l’absence d’affection pour le futur bébé ?
Lles hormones peuvent jouer, notamment si la grossesse est difficile et que l’on a des angoisses, comme par exemple, la peur de perdre le bébé si on a déjà vécu une grossesse arrêtée. Le corps va plutôt produire des hormones de stress comme l’adrénaline et non de l’ocytocine, qui est l’hormone de l’amour et de l’attachement.
Avoir subi des sévices enfant peut-il être en faveur de ce non-lien d’attachement ?
Le fait d’avoir subi des violences physiques, psychiques et/ou sexuelles dans l’enfance peut jouer sur l’attachement, notamment sur la peur que cela se reproduise plus tard (comme un schéma ancré inconsciemment) et peut jouer aussi sur la grossesse. Pour les femmes concernées, il peut alors être difficile de voir son corps changer. Il peut aussi y avoir une peur de l’accouchement par voie basse, notamment pour certaines qui ont subi des violences sexuelles.
Ne pas ressentir d’affection enceinte fera-t-il de soi une « mauvaise mère » ?
A mon sens c’est plutôt l’inverse qui peut se produire à l’arrivée du bébé. A savoir une maman très impliquée, qui essaye de faire de son mieux, voire qui est exigeante avec elle-même pour compenser ce non-ressenti et cette culpabilité. Dans certains cas, la mère peut ne pas être impliquée dans la relation, notamment si elle n’en a pas parlé autour d’elle et qu’elle n’a pas pu avoir de soutien et être rassurée.
Comment rassurer une femme enceinte qui ressent cela ?
L’important c’est d’oser en parler à des personnes de confiance (sage-femme, gynécologue) et si besoin, d’en parler à un psychologue pour comprendre d’où provient ce ressenti. On peut rassurer une femme en lui disant que cela existe, que c’est un état qui peut être passager et que cela ne détermine pas la future relation avec son bébé.
Il y a un tabou sur le sujet comme sur d’autres sujets (ex : le regret maternel), les femmes ont peur d’être jugées, qu’on pense qu’elle sont « folles » ou « anormales », peur aussi que l’on minimise leur ressenti et ne pas être écoutées. il est important de parler de ce sujet, notamment pour éviter ou réduire la dépression du post-partum.
Ne rien ressentir pour son bébé pendant la grossesse : témoignage
« Enceinte, je n’ai eu aucun symptôme de grossesse. Et, les semaines passant, je me suis rendue compte que je n’étais pas connectée émotionnellement avec le bébé. Je n’arrivais pas à le visualiser. Jusqu’à ce qu’il vienne au monde, cela m’inquiétait beaucoup. C’était le vide intersidéral, je ne ressentais rien. Je n’arrivais pas à me projeter. Pourtant, je le sentais bouger et c’était agréable. A chaque écho, entendre le cœur ne me faisait rien du tout. J’ai l’impression que les gens qui parlent de ce moment ont toujours les larmes aux yeux. Mais, personnellement, même le bruit du cœur m’oppressait. J’étais à deux doigts de demander à ce qu’on coupe le son !

A la naissance, dès que j’ai vu mon fils, tout a changé. Je suis tombée complètement folle amoureuse de lui. J’aimerais rassurer des futures mamans qui ressentent cela : non, vous n’êtes pas un monstre si vous n’êtes pas émue par le battement du cœur de votre bébé à l’échographie ou si vous ne ressentez rien pendant la grossesse ! Ça arrive et ça ne veut pas dire que vous n’allez pas aimer votre enfant par la suite. » témoigne Agathe Sorlet. Preuve s’il en fallait, qu’on peut être une illustratrice solaire (retrouvez-la sur Instagram @agathesorlet), généreuse et épanouie au sein de sa famille, et pour autant, traverser une grossesse sans « émotion d’amour » particulière pour son futur enfant, comme elle l’a délicatement expliqué.

charge mentale pendant le post partum

article en collaboration pour le site magicmaman

Le congé maternité c’est un moment dans la vie d’une maman qui peut s’avérer compliqué. Il implique une charge mentale à laquelle les femmes ne sont pas toujours préparées. D’où provient cette charge mentale et comment en venir à bout ? Laurie Egissian, psychologue, nous répond.

Le congé maternité inclue le congé post-natal et le congé périnatal. Sa durée varie selon le nombre d’enfants que vous avez, mais aussi de votre forme physique et de votre santé pendant et après la grossesse. Si on l’envisage comme une période pour préparer puis s’occuper de son bébé, on n’oublie souvent les « à côté » et  à quel point il peut être compliqué mentalement.

La charge mentale pendant le congé maternité : c’est dû à quoi ?

Pendant le congé maternité, la charge mentale est une réalité pour de nombreuses mamans. En plus de s’occuper de leur nouveau-né, elles doivent souvent gérer la plupart des tâches ménagères : le linge, le ménage, les rendez-vous médicaux, les courses, les repas, et l’administration. Bien que la société parle de plus en plus de la répartition des tâches, dans la pratique, de nombreuses mères se retrouvent encore seules à tout assumer. Laurie Eghissian, psychologue, explique : « cette surcharge de responsabilités, combinée à l’exigence émotionnelle et physique de s’occuper d’un nouveau-né, crée une charge mentale importante. Les mères se sentent alors constamment sollicitées, sans véritable pause, ce qui peut conduire à un épuisement mental et physique ».

De plus, la charge mentale d’une maman qui vient d’accoucher est différente de celle qui a déjà eu un enfant. Sur le plan inconscient, la jeune maman va adhérer à un nouveau rôle qui va la conditionner à adapter et à intégrer un rôle qu’elle n’a jamais encore tenu. Il va falloir faire coller ce rêve et cet idéal à la réalité. Par exemple, pour certaines jeunes mamans, la volonté d’allaiter ou de faire du co-dodo va peut-être s’avérer plus compliquée que prévu, et créer un sentiment de désillusion chez la jeune mère qui se sent « incapable », et complètement dépassée. A l’inverse, si vous n’êtes pas à votre première maternité, d’autres raisons peuvent être à l’origine de cette charge mentale. Dans un premier temps, la quête de la grande famille « parfaite » peut être source de stress. S’ajoute à cela, la peur de ne pas être suffisamment présente pour son premier enfant, ou tout simplement le rythme effréné qu’engagent deux enfants. Pas de panique mesdames, il existe des solutions pour ne pas devenir une maman en burn out !

Pourquoi le congé maternité peut-il être si difficile mentalement ?

Le congé maternité est une période cruciale pour une jeune maman, qui lui permet de faire connaissance avec son bébé et de s’adapter à son nouveau rôle. Cependant, chaque maman vit cette période différemment en fonction de son histoire personnelle, de son ressenti face à la maternité, et de son environnement familial. Une maman entourée de soutien, avec des proches disponibles pour l’aider, peut vivre son congé maternité plus sereinement qu’une autre qui se retrouve isolée. Dans notre société actuelle, les familles sont souvent éloignées, les amis proches travaillent, laissant les nouvelles mamans seules face à leurs nouvelles responsabilités. Cet isolement peut accentuer le stress et la fatigue, rendant le congé maternité plus difficile à vivre pour certaines. Également, les jeunes mamans ont du mal à délaisser la garde de leur enfant. La volonté de tout contrôler engendre une véritable difficulté à déléguer certaines tâches comme le biberon ou encore le dodo, au co-parent ou aux proches. Pourtant, il est parfois indispensable de lâcher prise !

Quels signes montrent que la charge mentale est trop importante ?

« La charge mentale se manifeste par une activité mentale constante. Les mères pensent sans cesse à ce qu’elles doivent faire, créant des listes mentales interminables de tâches à accomplir » observe Laurie Eghissian. Les symptômes de cette surcharge incluent des difficultés d’endormissement et de sommeil, car le cerveau est en surchauffe. De plus, la fatigue physique et psychique s’accumule, pouvant conduire à des états de déprime et de tristesse. Les mères peuvent se sentir submergées, avec la sensation de ne jamais pouvoir terminer toutes les tâches à accomplir. Cette surcharge peut également entraîner des tensions dans la vie familiale et affecter la relation mère-enfant, et dans le pire des cas une dépression post-partum.  Si vous ressentez des symptômes tels qu’une importante fatigue, une perte d’appétit, un désintéressement total, un isolement, des angoisses à répétition ou autre, ne tarder plus et rendez-vous chez un médecin qui vous orientera vers un psychologue. Il est important de ne pas laisser traîner ! 

Comment soulager la charge mentale pendant le congé maternité ?

Pour réduire la charge mentale pendant le congé maternité, une préparation en amont peut être très bénéfique. Par exemple, cuisiner des plats à l’avance et demander des heures de ménage en cadeau de naissance peuvent alléger les tâches quotidiennes. Il est aussi important de déléguer les tâches non prioritaires, comme raconter une histoire à Bébé ou encore faire les courses. Solliciter de l’aide auprès de son entourage et apprendre à lâcher prise sur certaines obligations peuvent également contribuer à diminuer la charge mentale. En outre, il est crucial de prendre du temps pour soi, même si cela semble difficile, pour préserver son bien-être mental et physique. Vous pouvez, par exemple, pratiquer une activité sportive, remplie de bienfaits pour se vider la tête. Pas de panique, il existe des moyens pour reprendre petit à petit le sport après l’accouchement.

Comment le co-parent peut-il aider dans cette situation ?

« Le co-parent peut également ressentir une charge mentale importante, surtout s’il doit gérer la maison et reprendre le travail après son congé paternité. Il est essentiel qu’il puisse aussi profiter de son bébé sans être accablé par les responsabilités. Pour cela, une répartition équitable des tâches est nécessaire. Le co-parent peut prendre le relais sur certaines tâches ménagères et s’occuper du bébé pour permettre à la maman de se reposer », conseille Laurie Egissian. De plus, il est important de rester à l’écoute et de reconnaître les signes de surcharge mentale chez le ou la partenaire. L’empathie est une qualité essentielle à adopter pour soutenir la jeune mère dans cette phase. Aussi, le co-parent doit prendre des initiatives pour ne pas laisser sa conjointe remplie d’angoisses et de questionnements. Faire appel à des professionnels de santé si nécessaire, et encourager des moments de partage et de soutien mutuel, peuvent aider à vivre cette période de manière plus sereine. Si cette période engage trop de complications dans la vie conjugale de la maman et du co-parent, vous pouvez toujours suivre une thérapie de couple. 

Comment faire pour que Bébé ne ressente pas la charge mentale de sa maman ?

Les bébés, même très jeunes, peuvent ressentir le stress et les émotions de leur maman. Pour éviter cela, il est crucial de verbaliser les ressentis de manière simple et claire. Par exemple, notre spécialiste recommande de dire à son bébé que l’on est fatiguée, mais que ce n’est pas sa faute. Cela peut aider à créer une ambiance plus sereine.

De plus, le soutien de professionnels de santé, tels que des psychologues ou des sage-femmes, peut également être bénéfique pour aider la maman à traverser cette période. Le co-parent peut jouer un rôle clé en prenant le relais sur certaines tâches et en s’assurant que la maman se sent épaulée et soutenue.

Vous l’aurez compris : le congé maternité est une période essentielle mais complexe, vécue différemment par chaque maman. La charge mentale qui l’accompagne peut être lourde, mais avec une préparation adéquate, une bonne répartition des tâches et un soutien mutuel, il est possible de traverser cette période de manière plus sereine et épanouissante. Le bien-être de la maman et du bébé en dépend grandement, et il est crucial que les deux parents travaillent ensemble pour créer un environnement harmonieux et équilibré.

complexe d’oedipe chez l’enfant

article en collaboration pour femme actuelle

Être amoureux du parent du sexe opposé et être en conflit avec le parent du même sexe, c’est le principe du complexe d’Œdipe, qui touche les jeunes enfants. On fait le point avec une psychologue.

Que ce soit pendant la grossesse ou à la naissance d’un enfant, l’annonce de son sexe s’accompagne souvent de remarques telles que : « Oh, un petit garçon, tu vas voir, c’est super, il va être super proche de toi ! » ou au contraire de « Une petite fille ? Dommage, elle va n’avoir d’yeux que pour son papa ! ».

Derrière ces remarques (souvent énervantes, si on peut se permettre), il y a une théorie : les petits garçons seraient amoureux de leur mère et les petites filles de leur père. Plus précisément, il s’agit d’un concept appelé le complexe d’Œdipe ou l’Œdipe. Laurie Eghissian, psychologue clinicienne, nous explique l’origine du complexe d’Œdipe et les réflexes à adopter en tant que parents.

Définition, signification, histoire, mythologie : c’est quoi le complexe d’Œdipe en psychologie ?

« Le complexe d’Œdipe vient de la mythologie grecque, plus précisément du mythe d’Œdipe, dans lequel le personnage va, sans les reconnaître, tuer son père et épouser sa mère », commence Laurie Eghissian. « C’est le psychanalyste Sigmund Freud qui a théorisé cette notion de relation triangulaire de l’enfant avec les parents dans les années 1900 : les petits garçons seraient amoureux de leur mère et les petites filles amoureuses de leur père, l’enfant voulant évincer le parent du même sexe et se marier avec celui du sexe opposé.«  Le complexe d’Œdipe relève ainsi d’un désir inconscient qui fait partie des grandes étapes de l’éveil à la sexualité.

Complexe d’Œdipe : à quel âge peut-il se manifester ?

La psychologue indique que « la plupart des enfants peuvent avoir un passage autour du complexe d’Œdipe, sans différence notoire entre garçons et filles », qui se manifeste la plupart du temps vers l’âge de 3 ans avec la découverte de la différence des sexes et le questionnement qui va avec. Chez les petites filles, le terme « complexe d’Électre » (théorisé par le psychanalyste Carl Jung et également issu de la mythologie grecque) est parfois employé pour évoquer un complexe d’Œdipe inversé, mais il n’est pas reconnu par les professionnels de la santé mentale.

Bon à savoir : Laurie Eghissian précise que l’on parle beaucoup moins du complexe d’Œdipe aujourd’hui, dans la mesure où l’on « remet beaucoup en cause les théories de Freud et que celles-ci sont parfois obsolètes puisque datant du début du 20e siècle. »

Complexe d’Œdipe : comment réagir en tant que parent ?

Face à un enfant qui manifeste un attachement démesuré au parent du sexe opposé, il peut être difficile de savoir comment réagir. « Le mieux à mon sens est d’entendre ce que dit l’enfant et de ne pas se moquer de lui« , répond Laurie Eghissian, qui estime que le sujet peut permettre d’aborder avec l’enfant les notions de rapport amoureux mais aussi de l’interdit de l’inceste, en adaptant bien sûr le discours à son âge. « Il faut lui dire de manière simple qu’il ou elle ne peut pas se marier avec sa maman ou son papa car le mariage se passe entre deux adultes. »

La psychologue insiste sur le fait qu’il faut « éviter par contre d’en faire un combat », notamment en s’entêtant à détromper l’enfant, dans la mesure où c’est une phase tout à fait normale de la constitution de la personnalité, et qu’à l’âge adulte il/elle aura oublié.

Qu’est-ce qui met fin au complexe d’Œdipe ? Comment le résoudre ?

Pour la psychologue, l’entrée à l’école primaire et « ce qu’on appelle l’âge de raison vers 7 ans » met généralement fin au complexe d’Œdipe. « Si l’on a l’impression que le complexe d’Œdipe ne se résout pas spontanément, on peut consulter un.e psychologue qui en tant que personne tierce et neutre peut expliquer et reprendre les notions avec l’enfant », indique-t-elle.

Un complexe d’Œdipe qui dure s’explique souvent en regardant la composition de la famille, affirme Laurie Eghissian : « Il est important de prêter attention à la santé du couple parental et à ce que disent les parents face à l’enfant. Si le couple se dispute beaucoup et que l’un des deux dénigre l’autre, l’enfant peut penser qu’il y a une place à prendre et s’opposer au parent du même sexe. Là encore, se faire aider par un.e professionnel.le pour comprendre ce que pense l’enfant peut être nécessaire. »