suis-je une bonne si je mens à mon enfant?
» Il y a mensonge et mensonge « , répondront certaines mamans. Mais en réalité, qu’en est-il ? Peut-on classer les types de mensonges ? Quelles répercussions peuvent-ils avoir sur l’enfant et que traduisent-ils de leur mère ? Réponses de Laurie Eghissan, psychologue spécialisée en périnatalité.
Sommaire
Y a-t-il des mensonges plus acceptables que d’autres, lorsqu’ils sont adressés à un enfant ?
Quelles sont les répercussions du mensonge pour l’enfant ?
Mentir, c’est être une mauvaise mère ?
« Je m’étais dit que je serai toujours honnête avec lui et ce n’est pas possible au quotidien, ou en fonction de sa maturité par rapport à certaines choses donc… je mens « , avoue Emilie, mère d’un petit garçon de bientôt 7 ans. Les principales raisons de ses mensonges ? Ils sont similaires à ceux de nombreuses mamans : pour se faire obéir, pour le protéger, pour avoir la paix… Sacrilège ou non-événement ?
Y a-t-il des mensonges plus acceptables que d’autres, lorsqu’ils sont adressés à un enfant ?
Pendant des années avec le Père Noël, la petite souris ou les cloches de Pâques, et dernièrement, quand le chat est décédé et qu’on a prétendu qu’il était parti se promener… Les occasions de mentir à son enfant sont nombreuses, et souvent saisies sous prétexte de maintenir un peu de magie (ou d’innocence) dans le cœur des petits. A raison, pour les parents ?
« Certains mensonges sont plus acceptables que d’autres pour les enfants, notamment quand il n’y a pas de notion de gravité ou d’impact négatif sur l’enfant », concède Laurie Eghissian, psychologue clinicienne. Selon elle, les croyances évoquées sont du ressort de la magie et sans conséquence. « Plus tard, l’enfant ne vous en voudra pas de lui avoir menti », rassure-t-elle.
En revanche, la spécialiste rappelle que tous les mensonges ne se valent pas. « Pour d’autres situations, en revanche, il vaut mieux dire la vérité à l’enfant et adapter son discours en fonction de l’âge. Notamment quand il s’agit de la mort, il est préférable de dire la vérité à l’enfant, sinon il risque de nous en vouloir plus tard et de ne pas comprendre. Si je dis que le chat est parti en balade, l’enfant peut demander s’il va revenir, le chercher dans la rue… »
Quelles sont les répercussions du mensonge pour l’enfant ?
Avant d’envisager de mentir, il est nécessaire de se questionner sur les conséquences du potentiel mensonge pour l’enfant. Et cela, bien des parents n’y pensent pas, il suffit de tendre l’oreille dehors, où il n’est pas rare d’entendre des « si tu ne viens pas, je pars sans toi ». Pourtant, ce qui semble a priori n’être qu’un mensonge sous couvert de chantage sans volonté malsaine, peut avoir un impact réel. « Jouer sur la peur de l’enfant peut avoir des répercussions sur la confiance de l’enfant envers lui-même et envers le parent. Tout dépend du tempérament de l’enfant (certains savent bien que le parent raconte des « histoires » et n’ont pas peur). En revanche, sur d’autres situations, il vaut mieux « mentir » car toute vérité n’est pas bonne à dire », analyse la psychologue.