Catégorie : grossesse

15 octobre: journée de sensibilisation au deuil périnatal

Le 15 octobre est la journée de sensibilisation au deuil périnatal.

le deuil périnatal c’est le fait de perdre son bébé pendant la grossesse (grossesses arrêtées, IVG, IMG, mort foetale in utero), quelques heures, jours, mois après la naissance.

il est important d’en parler pour que ce ne soit pas un sujet tabou, d’accompagner les parents, les fratries et familles au sens large qui traversent cette épreuve.

des ressources existent, podcast, livres sur le sujet, association et groupe de parole de parents, psychologues formés à la prise en charge du deuil.

bouleversements et angoisses de grossesse

article en collaboration avec magic maman

Attendre un enfant, c’est (re)découvrir un tourbillon d’émotions. Voici quelques clés pour mieux appréhender et gérer les angoisses de grossesse et autres inquiétudes.

Sommaire
La matrescence : on ne naît pas mère, on le devient
La sensibilité enceinte
Un nouveau corps pour une nouvelle vie
La gêne de la nudité enceinte
La vie sexuelle enceinte
Enceinte, vous n’êtes pas seule
Charge mentale, difficulté à cumuler sous peu le statut de mère à celui de femme, peur de ne pas réussir à tout mener de front, acceptation de l’impossibilité de contrôler totalement sa maternité, crainte de la dépression post-partum… Voici, en sus, les principaux troubles rencontrés par les patientes enceintes que reçoit Laurie Eghissian, psychologue clinicienne, spécialisée en périnatalité. Et leurs cas sont loin d’être isolés. Les symptômes dépressifs et les symptômes anxieux anténataux font l’objet d’une attention grandissante de la part des scientifiques et instances gouvernementales. Ainsi, en mars 2017, la World Psychiatric Association (WPA) a publié le « WPA Perinatal Mental Health Position Statement », un énoncé de positions sur la santé mentale prénatale rédigé par douze experts de huit pays différents, comprenant une douzaine de recommandations à l’intention des décideurs et des soignants en périnatalité. De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) a rappelé, en novembre 2020, qu’en France, environ 12,5 % des femmes enceintes ont déclaré une détresse psychologique anténatale, dans le cadre de l’étude Elfe. La HAS doit rendre ses recommandations sur les pratiques, l’organisation de la prise en charge et l’accompagnement spécifiques à la période périnatale en ce mois de janvier 2022, à l’heure où nous bouclons ce numéro.

La matrescence : on ne naît pas mère, on le devient
Cet adage inspiré de Simone de Beauvoir résume parfaitement la complexité de la maternité, qui débute dès la grossesse, première période de grands bouleversements de l’aventure parentale. À commencer par la notion d’identité, fortement chamboulée. « Chez la femme, on entend de plus en plus parler de “matrescence”, contraction entre les mots maternité et adolescence, qui évoque cette crise identitaire. Toutes les femmes ne vivent pas ces changements de la même façon, mais je pense que l’on peut parler de crise identitaire, affirme notre psychologue. Cette nouvelle identité de mère n’est pas innée et va se construire pendant la grossesse et tout au long de la vie de parent, avec ce que nos parents nous ont transmis, notre environnement et la rencontre avec notre bébé. »

La sensibilité enceinte
Face aux réactions parfois excessives, ou tout du moins jugées comme telles, il est tentant penser que la grossesse plonge les femmes dans un état particulier, où les émotions sont exacerbées, et les réactions associées aussi. Une relation de cause à effet loin d’être avérée. « À mon sens, il n’y a pas d’hypersensibilité propre à la grossesse. Chaque femme enceinte va réagir avec ce qu’elle est. Certaines sont plus sensibles que d’autres à certaines émotions, en fonction des maux de grossesse ressentis, du contexte dans lequel est arrivée cette grossesse et de son entourage proche (partenaire, famille, amis) », éclaire Laurie Eghissian. Pour aider les futures mamans à gérer leur anxiété, leur émotivité et leurs changements d’humeur, elle propose plusieurs pistes :

échanger avec un professionnel de santé bienveillant (sage-femme, gynécologue, psychologue…).
suivre des séances de préparation à la naissance comme la sophrologie, le yoga prénatal ou l’hypnose, qui peuvent aider dans la gestion des émotions.
faire de l’acupuncture, de l’ostéopathie.
s’adonner à des séances de méditation chez soi.
« L’important, c’est de ne pas rester seule avec ses émotions et de trouver parmi toutes ces propositions celle qui répond à notre besoin », préconise la psychologue.

Fort heureusement, toutes les futures mamans ne sont pas en proie à ces sentiments. Nous avons ainsi rencontré Charlène, notaire et maman de deux enfants de 3 ans et 6 mois, d’un naturel très stressé. Seules exceptions : ses grossesses. « Je ne me suis jamais sentie aussi bien et heureuse », nous a-t-elle confié. Sa source de stress étant majoritairement liée au travail, celle-ci a quasiment disparu lorsqu’elle a pu se concentrer uniquement sur sa vie privée. Un état également rendu possible grâce à un environnement familial et amoureux solide. « La présence de l’entourage est primordiale pour aider la future maman. Concrètement, il s’agit d’être disponible et à son écoute, de lui dire que l’on est là si besoin. Les conseils et les jugements du style “tu devrais faire ci, ça”, “moi, j’ai fait ça” sont à éviter. Ils n’aident pas et ont tendance à culpabiliser. Dans certaines situations, il vaut mieux ne rien dire que de dire des mots blessants », précise la spécialiste.

Un nouveau corps pour une nouvelle vie
Qui dit grossesse dit évolution du corps, ce qui peut être difficile à accepter. Des femmes affirment ainsi vivre très mal leurs nouvelles rondeurs, le risque d’apparition des vergetures, le fait de voir leur ventre bouger… Ce fut notamment le cas de Claire, maman d’un petit garçon de 7 ans : « Ayant du diabète gestationnel, j’ai fait très attention et n’ai pas pris beaucoup de poids. En revanche, j’avais beaucoup de mal à accepter le volume de mon ventre. » Embrasser les changements physiologiques peut passer par l’abandon d’images bien ancrées en soi. « Notre rapport au corps n’est pas toujours simple, notamment par la pression sociale que l’on met sur les femmes depuis l’enfance. Les clichés véhiculés sur les réseaux sociaux n’aident pas à s’accepter et peuvent expliquer le malaise ressenti », confirme Laurie Eghissian, qui conseille de nouveau d’en parler avec un professionnel de santé afin de comprendre les peurs, ce qui gêne, ce que les futures mamans n’aiment pas et, surtout, pourquoi. Dans un même temps, elle rappelle que la communication avec l’autre parent aide à déculpabiliser. « Certaines femmes ont peur que leur partenaire n’aime pas ce nouveau corps, elles n’osent pas en parler alors qu’au contraire, bien souvent, le ou la partenaire aime cette silhouette nouvelle. » À ne pas sous-estimer non plus : les bienfaits des soins et massages pour femmes enceintes, « un excellent moyen de prendre soin de ce nouveau corps et de se l’approprier ».

La gêne de la nudité enceinte
Les visites prénatales sont nombreuses tout au long de la grossesse, et nécessitent, pour beaucoup, de dévoiler votre nudité. Cela peut occasionner des épisodes de gêne, voire d’angoisse. Le spécialiste qui vous reçoit doit vous expliquer le but de votre visite et son déroulé. S’il ne le fait pas ou manque de précisions, c’est l’occasion de lui poser des questions sur les pratiques à venir. Notre experte rappelle ainsi qu’un professionnel de santé bienveillant et à l’écoute ne peut pas vous obliger à vous déshabiller, et que vous êtes en droit de refuser et de changer de médecin ou de sage-femme. Comme l’explique Laurie Eghissian, il faut distinguer, dans la nudité, ce qui est de l’ordre de la gêne et de la nouveauté. « Pour une première grossesse, on fait face à l’inconnu, on a peu de représentations sur ce qui va se passer et il est difficile d’anticiper nos réactions. » En cas de phobie de se retrouver nue, échanger avec un psychologue spécialisé en périnatalité peut aider. « Si l’on ressent un stress face à la nudité, il ne faut pas hésiter à en parler, peu importe le moment de la consultation. » Se sentir en confiance est indispensable, ne vous forcez jamais et, s’il le faut, rencontrez plusieurs spécialistes afin de trouver celui ou celle qui saura vous rassurer.

La vie sexuelle enceinte
Au fil des mois, la vie sexuelle change. Des couples la ralentissent voire la mettent en pause jusqu’à l’accouchement. Émilie, maman de deux enfants, nous confiait faire partie de ces personnes, la peur que cela ait un impact sur le bébé étant chaque fois prédominante. Pourtant, il n’y a aucun danger à avoir une vie sexuelle enceinte. « Au contraire, lors d’une relation sexuelle, notre corps sécrète des hormones comme les endorphines et l’ocytocine, qui sont les hormones du bien-être et de l’amour, ce qui est bon pour le fœtus », rassure notre psychologue. Elle précise qu’être et se sentir désirée, avec son corps en perpétuelle évolution, a du bon pour l’estime de soi. Dans un même temps, elle souligne un autre aspect : le désir, qui peut être perturbé, tant chez la future maman que chez son ou sa partenaire. Parler de ses envies et des potentiels freins rencontrés est alors essentiel. « Ne pas en faire un sujet tabou, dire simplement ce que l’on ressent et ce que l’on aimerait… Il est important d’aborder les choses en partant de soi et non en reprochant à l’autre ce qu’il ne fait pas ou devrait faire. Il faut rappeler que plus on communique en couple, moins il y a de tensions. La sexualité pendant la grossesse peut se vivre de plusieurs façons. Il faut entendre et respecter ses besoins et les besoins de l’autre. »

Enceinte, vous n’êtes pas seule
S’il y a bien une chose à retenir, c’est celle-ci. Et qu’il s’agisse de psychologue, sage-femme ou médecin, n’hésitez à vous faire accompagner à tout moment, même au stade du projet bébé, par des professionnels en périnatalité.

enceinte, je ne ressens rien pour mon bébé

article en collaboration avec le site magic maman

Il y a les films, séries et romans, qui montrent les femmes enceintes folles amoureuses du petit-être en elles. Et puis il y a la réalité. Pour certaines futures mamans, cela se traduit par une absence d’émotion pour leur bébé in utero. Explications d’une psychologue clinicienne, et témoignage.

Sommaire
Enceinte, ne pas ressentir d’affection pour son futur bébé est-il un phénomène courant ?
Ne rien éprouver pour le futur enfant a-t-il davantage lieu à une période précise de la grossesse ?
Peut-on expliquer ce phénomène ?
Existe-t-il un lien entre les hormones de grossesse et l’absence d’affection pour le futur bébé ?
Avoir subi des sévices enfant peut-il être en faveur de ce non-lien d’attachement ?
Ne pas ressentir d’affection enceinte fera-t-il de soi une « mauvaise mère » ?
Comment rassurer une femme enceinte qui ressent cela ?
Ne rien ressentir pour son bébé pendant la grossesse : témoignage
Ne pas ressentir d’émotions intenses, de joie ou d’amour pendant la grossesse pour son futur enfant est-il « normal » ? Conditionne-t-il la femme dans son futur rôle de mère ? Cela arrive-t-il uniquement à des futures mamans dont l’histoire intime est difficile ? Il est temps de lever l’omerta à ce sujet. Et pour ce faire, entretien avec Laurie Eghissian, psychologue clinicienne spécialisée en périnatalité.

Enceinte, ne pas ressentir d’affection pour son futur bébé est-il un phénomène courant ?
A mon sens, c’est un phénomène courant mais peu abordé et peu évoqué par les femmes. C’est un phénomène courant dans le sens où ressentir de l’affection pour un futur bébé que l’on ne connaît pas n’est pas une évidence. D’ailleurs, le co-parent, souvent, ne ressent pas d’affection particulière tant que le bébé n’est pas né et on ne leur reproche rien.

Ne rien éprouver pour le futur enfant a-t-il davantage lieu à une période précise de la grossesse ?
Il n’y a à proprement pas de période précise pendant la grossesse. Cela dépend de la grossesse de chacune et de comment elle est vécue. On peut tout de même penser que pendant le premier trimestre de grossesse, tant que l’on n’a pas vu le bébé à l’échographie et que l’on ne ressent pas encore les mouvements de celui-ci, on n’éprouve pas forcément de l’affection pour ce bébé à venir.
Peut-on expliquer ce phénomène ?
Le fait de ne pas ressentir d’affection pour son futur bébé peut s’expliquer de plusieurs façons :
d’abord, tout dépend de l’histoire familiale. Par exemple, le rapport que nos parents ont eu avec nous futur bébé et enfant, le discours sur la maternité que l’on a pu entendre, etc.
le contexte de cette grossesse. S’agit-il d’une grossesse désirée, d’une grossesse surprise ?
la grossesse en elle-même. Souffre-t-on beaucoup de maux de grossesse ?
le sexe du bébé peut aussi jouer chez certaines femmes.
Existe-t-il un lien entre les hormones de grossesse et l’absence d’affection pour le futur bébé ?
Lles hormones peuvent jouer, notamment si la grossesse est difficile et que l’on a des angoisses, comme par exemple, la peur de perdre le bébé si on a déjà vécu une grossesse arrêtée. Le corps va plutôt produire des hormones de stress comme l’adrénaline et non de l’ocytocine, qui est l’hormone de l’amour et de l’attachement.
Avoir subi des sévices enfant peut-il être en faveur de ce non-lien d’attachement ?
Le fait d’avoir subi des violences physiques, psychiques et/ou sexuelles dans l’enfance peut jouer sur l’attachement, notamment sur la peur que cela se reproduise plus tard (comme un schéma ancré inconsciemment) et peut jouer aussi sur la grossesse. Pour les femmes concernées, il peut alors être difficile de voir son corps changer. Il peut aussi y avoir une peur de l’accouchement par voie basse, notamment pour certaines qui ont subi des violences sexuelles.
Ne pas ressentir d’affection enceinte fera-t-il de soi une « mauvaise mère » ?
A mon sens c’est plutôt l’inverse qui peut se produire à l’arrivée du bébé. A savoir une maman très impliquée, qui essaye de faire de son mieux, voire qui est exigeante avec elle-même pour compenser ce non-ressenti et cette culpabilité. Dans certains cas, la mère peut ne pas être impliquée dans la relation, notamment si elle n’en a pas parlé autour d’elle et qu’elle n’a pas pu avoir de soutien et être rassurée.
Comment rassurer une femme enceinte qui ressent cela ?
L’important c’est d’oser en parler à des personnes de confiance (sage-femme, gynécologue) et si besoin, d’en parler à un psychologue pour comprendre d’où provient ce ressenti. On peut rassurer une femme en lui disant que cela existe, que c’est un état qui peut être passager et que cela ne détermine pas la future relation avec son bébé.
Il y a un tabou sur le sujet comme sur d’autres sujets (ex : le regret maternel), les femmes ont peur d’être jugées, qu’on pense qu’elle sont « folles » ou « anormales », peur aussi que l’on minimise leur ressenti et ne pas être écoutées. il est important de parler de ce sujet, notamment pour éviter ou réduire la dépression du post-partum.
Ne rien ressentir pour son bébé pendant la grossesse : témoignage
« Enceinte, je n’ai eu aucun symptôme de grossesse. Et, les semaines passant, je me suis rendue compte que je n’étais pas connectée émotionnellement avec le bébé. Je n’arrivais pas à le visualiser. Jusqu’à ce qu’il vienne au monde, cela m’inquiétait beaucoup. C’était le vide intersidéral, je ne ressentais rien. Je n’arrivais pas à me projeter. Pourtant, je le sentais bouger et c’était agréable. A chaque écho, entendre le cœur ne me faisait rien du tout. J’ai l’impression que les gens qui parlent de ce moment ont toujours les larmes aux yeux. Mais, personnellement, même le bruit du cœur m’oppressait. J’étais à deux doigts de demander à ce qu’on coupe le son !

A la naissance, dès que j’ai vu mon fils, tout a changé. Je suis tombée complètement folle amoureuse de lui. J’aimerais rassurer des futures mamans qui ressentent cela : non, vous n’êtes pas un monstre si vous n’êtes pas émue par le battement du cœur de votre bébé à l’échographie ou si vous ne ressentez rien pendant la grossesse ! Ça arrive et ça ne veut pas dire que vous n’allez pas aimer votre enfant par la suite. » témoigne Agathe Sorlet. Preuve s’il en fallait, qu’on peut être une illustratrice solaire (retrouvez-la sur Instagram @agathesorlet), généreuse et épanouie au sein de sa famille, et pour autant, traverser une grossesse sans « émotion d’amour » particulière pour son futur enfant, comme elle l’a délicatement expliqué.

devenir mère à 50 ans

lien vers l’article paru sur madame le figaro auquel j’ai participé, sur le devenir mère à 50 ans.

https://madame.lefigaro.fr/bien-etre/je-suis-devenue-mere-a-50-ans-les-gens-disaient-quand-il-aura-10-ans-tu-en-auras-60-20230214

 

Article sur l’annonce de grossesse avec MagicMaman

Nouvel article sur le site de MagicMaman sur la bonne façon de réagir à l’annonce d’une grossesse.

https://www.magicmaman.com/annonce-grossesse-bonne-facon-de-reagir,3707872.asp

Féliciter une femme enceinte pour sa grossesse est une réaction classique, mais pas toujours adaptée. Voici des pistes pour « bien » réagir face à une grossesse annoncée sans joie.

Pour la plupart des gens, l’annonce d’une grossesse est synonyme de bonne nouvelle, avec l’arrivée prochaine d’un petit être. Oui mais voilà, chaque histoire est différente et pour certaines personnes, attendre un enfant n’est pas perçu comme une chose positive, ce qui explique qu’elles aient du mal à se réjouir et puissent même être blessées de recevoir des félicitations.

Laurie Eghissian, psychologue clinicienne, nous explique comment bien réagir dans les cas où une grossesse est annoncée sans que l’on sache vraiment si c’est une bonne nouvelle.

Grossesse : une bonne ou mauvaise nouvelle selon le contexte

« Féliciter une personne pour sa grossesse peut être mal vécu en fonction du contexte dans lequel celle-ci arrive », indique la psychologue, « par exemple, dans le cas d’une grossesse surprise, d’une grossesse suite à des violences sexuelles, d’un conjoint qui part à l’annonce de la grossesse ou encore du décès d’un proche pendant le projet bébé. » Être enceinte peut également être une source de stress très importante, notamment si la grossesse intervient après des fausses couches, ou bien que la situation financière des futurs parents n’est pas stable.

Aussi, féliciter une femme enceinte sans savoir si cette grossesse la réjouit peut lui rajouter de la pression ou de l’anxiété, car elle peut culpabiliser de ne pas être heureuse ou d’avoir peur du changement. Cela ne fait évidemment pas de vous une mauvaise personne – il est assez courant de se réjouir dans ce genre de situations –, mais n’oubliez pas que cette situation ne vous concerne pas et qu’il s’agit avant tout d’être là pour la future maman.

Les signes qui montrent qu’une grossesse est mal vécue

Avant toute chose, il faut donc déterminer si la grossesse est une bonne nouvelle. Pour cela, Laurie Eghissian préconise de faire attention aux mots utilisés au moment de l’annonce, notamment si celle-ci démarre par « j’ai une bonne nouvelle à t’annoncer » ou plutôt par « bon, il faut que je te dise un truc… ». Le langage corporel et émotionnel permet également d’avoir des indices : est-ce que la future maman met son corps en avant pour que son ventre se voit, ou au contraire, cherche-t-elle à cacher son ventre ? Au moment d’évoquer la grossesse, peut-on déceler des émotions de joie sur son visage ?

Enfin, si vous êtes suffisamment proche de la personne pour ne pas la mettre mal à l’aise, n’hésitez pas à lui demander ce qu’elle ressent face à cette grossesse, pour qu’elle partage ses ressentis et puisse en parler.

Les bonnes réactions face à une grossesse qui ne réjouit pas

Face à une personne qui nous annonce sa grossesse sans joie, même si cela peut être déstabilisant, « le mieux à faire, c’est de rester neutre, c’est-à-dire ne pas se réjouir, mais ne pas dramatiser non plus, et ne pas juger la personne », indique notre experte. « Si on ne sait pas quoi dire, il vaut mieux ne rien dire plutôt que de donner des conseils qui pourraient blesser. Nous pouvons également inviter la personne à parler ses ressentis, si nous avons une bonne relation avec elle. »

Par la suite, on peut également tenter d’accompagner cette personne tout au long de sa grossesse, « en restant à l’écoute de ses besoins, en ayant des paroles bienveillantes et en l’invitant à en parler à des professionnels de santé (sage-femme, gynéco, psychologue) en qui elle a besoin », conclut Laurie Eghissian.

petit ventre enceinte, entre peur et joie

article en collaboration avec magic maman

Un baby bump discret ? Pour certaines, c’est une source d’angoisse, quand d’autres s’en réjouissent. Mais alors, quelle est la taille « normale » d’un ventre de grossesse ? On vous dit tout !

Sommaire
Pourquoi certaines femmes enceintes souffrent-elles d’avoir un petit ventre ?
Enceinte, les avantages d’un baby bump discret
Qu’est-ce qui détermine la taille du ventre de la future maman ?
Se rassurer quand on s’inquiète d’un ventre trop petit
Vous attendez un bébé ? Quelle belle nouvelle ! Qui dit être enceinte dit de voir de nombreux changements arriver dans votre vie, et dans un premier temps, des faits plus ou moins réjouissants, tels que des nausées de grossesse, de la fatigue, vos seins qui grossissent, des fuites urinaires… mais aussi votre ventre qui se développe. Souvent perçu par l’entourage comme la preuve ultime que la femme est enceinte, le « baby bump » est différent pour chaque grossesse. Et il est toujours bon de (se) le rappeler ! Pour autant, on a vite fait de comparer notre ventre à celui des autres. Et quand il semble plus petit que la moyenne, cela peut provoquer de l’inquiétude, ou a contrario, être une vraie bonne nouvelle. L’histoire du verre à moitié plein, en somme. On fait le point sur ce qu’un petit ventre peut impliquer avec Laurie Eghissian, psychologue clinicienne.

Pourquoi certaines femmes enceintes souffrent-elles d’avoir un petit ventre ?
« Oh mais on ne dirait pas que tu es enceinte ! » Cette phrase, vous l’avez peut-être entendue en révélant votre grossesse. Et si la personne qui vous l’a dite ne pensait pas forcément à mal, ce petit ventre peut être une source d’angoisse pour vous. « Si, dans votre histoire familiale de grossesse ou dans votre environnement social, l’image de la grossesse, c’est d’avoir un ventre qui se voit, qui est signe d’épanouissement, de plénitude et de bonne santé. Un petit ventre peut être perçu comme anormal, que quelque chose ne va pas », explique la psychologue. Il est vrai qu’à part au moment des échographies, difficile de savoir si tout va bien (surtout en début de grossesse, quand on ne sent pas encore Bébé bouger dans le ventre). Il est donc facile d’avoir peur que son enfant soit trop petit, ait un souci de santé ou ne se développe pas correctement. Enfin, il y a aussi une pression de la société et des réseaux sociaux, qui montrent une image unique de la femme enceinte : avec un ventre imposant. Si ce n’est pas votre cas, vous pouvez également avoir honte et vous sentir « coupable que votre ventre ne grossisse pas comme on le voit dans les magazines », et bien sûr souffrir des remarques de votre entourage.

Enceinte, les avantages d’un baby bump discret
A l’inverse, pour certaines femmes, un ventre jugé petit est une aubaine. C’est souvent le cas de celles qui souhaitent garder le secret le plus longtemps possible, que ce soit vis-à-vis de leur entourage professionnel ou familial. « Les femmes qui ont peur de prendre du poids pendant la grossesse et que leur corps change trop peuvent également aimer leur ventre discret », ajoute Laurie Eghissian. Si vous redoutez de voir apparaître des vergetures, avoir un petit ventre peut être rassurant. Toutefois, on rappelle que l’apparition de ces stries est aussi liée aux hormones et à la génétique, donc petit ventre ou pas, n’hésitez pas à appliquer un soin anti-vergetures pour les atténuer.

Qu’est-ce qui détermine la taille du ventre de la future maman ?
Vous l’aurez compris, il n’y a pas de taille standard pour le ventre de la future maman, et celle-ci n’est en aucun cas liée à la santé du bébé à naître. Différents facteurs jouent sur la taille et la forme du ventre de la femme enceinte : sa taille et son poids avant la grossesse, sa musculature (en particulier si ses muscles profonds sont très développés, car les abdominaux peuvent « retenir » le ventre pendant un certain temps), le fait de ressentir des symptômes de grossesse (les femmes sujettes aux nausées prennent généralement peu de poids en début de grossesse), la position du bébé dans le ventre ou encore les hormones (la progestérone peut entraîner un gonflement du ventre). Enfin, il est fréquent que le baby bump apparaisse plus vite dans le cas d’une 2e grossesse que lors de la 1ère.

Se rassurer quand on s’inquiète d’un ventre trop petit
Si le fait d’avoir un petit ventre vous inquiète, n’hésitez pas à en parler avec votre sage-femme ou votre gynéco. Ces professionnels et professionnelles de santé seront tout à fait à même de vous rassurer et de vérifier que tout va bien pour Bébé, via des examens (échographie, mesure utérine, doppler…). Parlez-en également à votre entourage et n’hésitez pas à clouer le bec des gens qui vous font des remarques, en leur rappelant que la taille du ventre ne veut rien dire ! Si vous ressentez le besoin d’en parler à un ou une spécialiste, sachez que les maternités ont généralement des psychologues disponibles pour vous écouter pendant et après la grossesse. Enfin, comme l’indique Laurie Eghissian, le massage peut être une bonne façon de « vous approprier ce nouveau ventre », et le fait de porter des vêtements qui mettent votre ventre en valeur peut également vous donner confiance.