article en collaboration avec magic maman
Quand Bébé est là, tout n’est pas forcément facile pour la nouvelle maman. Zoom sur l’anxiété post-natale, un trouble dont on parle assez peu mais qui touche près d’1 mère sur 5.
Sommaire
Anxiété post-natale : quand la (future) maman vit dans la peur
Quels sont les symptômes et causes de l’anxiété post-natale ?
Comment se faire aider si l’on souffre d’anxiété post-natale ?
Non, la grossesse et l’arrivée d’un enfant ne sont pas nécessairement des bulles d’immense bonheur. Pendant longtemps, ces périodes ont été dépeintes uniquement comme des moments de joie, au point de faire douter et s’inquiéter les futures ou jeunes mamans qui ne les vivaient pas comme telles. Pire : comment parler du mal-être que l’on peut ressentir quand tout le monde nous rabâche qu’on vit le meilleur moment de notre vie ? Depuis plusieurs années, la parole s’est heureusement un peu libérée et on évoque désormais beaucoup plus facilement la dépression post-partum, ce phénomène qui toucherait entre 15 et 30 % des mères. De quoi penser que tout est rose pour les 70 à 85 % restants ? Pas forcément ! Il existe de nombreux autres troubles pouvant apparaître à cette période, notamment l’anxiété post-natale. On fait le point avec Laurie Eghissian, psychologue clinicienne.
Anxiété post-natale : quand la (future) maman vit dans la peur
L’anxiété post-natale se définit par « la peur qu’il arrive quelque chose de grave à soi ou à son bébé », explique Laurie Eghissian. Elle peut apparaître dès la grossesse (dans ce cas, le terme exact est anxiété prénatale) ou bien se manifester uniquement après la naissance. Selon une étude publiée en 2016 par l’université de la Colombie-Britannique, ce trouble concerne 17 % des femmes qui viennent d’accoucher. Dans un entretien accordé à magicmaman, la chanteuse Inna Modja en parle ouvertement : « J’avais peur tout le temps pour ma fille, une anxiété ingérable. » L’artiste explique que ce sentiment a duré plus d’un an et qu’elle en est même venue à penser qu’elle devrait vivre avec pour le reste de sa vie. Mais finalement, comment distinguer cette anxiété d’une dépression post-partum ? « Les symptômes sont différents », précise Laurie Eghissian. « La dépression post-partum se caractérise par un sentiment de tristesse, de la fatigue, un manque d’intérêt pour tout, une difficulté à créer du lien avec son bébé, des troubles du sommeil et parfois des idées noires. » Dans le cas de l’anxiété post-natale, ces sentiments très sombres ne sont pas présents, comme l’indique Inna Modja : « J’étais très heureuse, tout le monde allait bien, mais je vivais dans la terreur. »
Quels sont les symptômes et causes de l’anxiété post-natale ?
Dans les faits, l’anxiété post-natale se définit par des symptômes similaires à de la peur : transpiration excessive, mains moites, rythme cardiaque qui s’accélère, sensation d’oppression, difficulté à respirer, pensées obsédantes dont on n’arrive pas à se défaire, troubles de l’appétit, vertiges… L’enfant est au cœur de toutes ces peurs : la jeune maman craint pour la santé de son bébé, redoute de lui faire mal à chaque instant, etc.
Les causes de cette anxiété sont nombreuses et multiples. La psychologue cite ainsi « l’histoire et le contexte de la grossesse (grossesses longtemps espérées ou faisant suite à une fausse couche par exemple, ndlr) ainsi que la prédisposition familiale, par exemple si vous avez grandi dans une famille anxieuse ou si vous avez vous-même rencontré plus jeune des épisodes d’anxiété ». Mais le fait d’être généralement stressé ne signifie pas que vous développerez forcément une anxiété post-natale, tout comme le fait d’avoir connu ce trouble lors d’une première grossesse ne veut pas dire que vous le connaîtrez à nouveau si jamais vous attendez un autre enfant. « Si vous avez déjà traversé un épisode anxieux en post-natal, cela peut bien sûr se reproduire une deuxième fois, mais si un travail d’accompagnement a été fait pour la première grossesse, les risques sont alors moindres lors de la suivante », indique Laurie Eghissian.
Comment se faire aider si l’on souffre d’anxiété post-natale ?
Se faire accompagner est donc essentiel, mais vers qui se tourner ? Vous pouvez tout d’abord en parler à votre médecin traitant, si vous vous sentez suffisamment en confiance, à votre sage-femme ou votre gynécologue, ou bien directement aller consulter un psychiatre ou un psychologue spécialisé en périnatalité. Souvenez-vous que l’arrivée d’un enfant est une période stressante et qu’il est normal d’être plus anxieuse que d’habitude, mais n’hésitez pas à consulter dès lors que les symptômes commencent à prendre trop de place dans votre vie et vous empêchent de réaliser des tâches simples. « Mieux vaut consulter pour des petits symptômes que d’attendre que l’anxiété se soit généralisée à tous les domaines de notre vie », rappelle la psychologue. Enfin, que vous soyez en couple ou pas, partagez vos angoisses avec votre entourage (partenaire, amis, famille), vous trouverez forcément une oreille attentive et des bons conseils pour vous sentir mieux dans votre rôle de maman.